Ce que disait Mona

Ce que disait Mona:

« - Je me suis réfugiée chez ma sœur avec mes deux petits. Ma sœur, elle a juste un studio où elle vit avec son fils qui est agité à l’école. Moi je lui dis, ne t’en fais pas, c’est parce qu’il n’a pas d’espace, il ne faut pas le battre, ça n’arrangera rien. Je suis restée trois jours chez elle, même si c’est petit, cela m’a fait du bien. Quand nous sommes rentrés à la maison avec les enfants, il regardait la télé, je lui ai dit pourquoi tu as enlevé toutes les prises dans ma chambre. Parce que maintenant je dors dans la chambre avec les petits. J’ai débranché sa télé pour qu’il m’écoute, alors il s’est énervé, il m’a donné un coup de poing, j’étais un peu inconsciente, je suis sortie dans le couloir, je criais, j’avais peur, les enfants pleuraient, maman, maman, qu’est-ce qu’il t’a fait. Les voisins sont sortis, j’ai dit appelez la police. La police, qu’est-ce qu’elle va faire la police. Mais la police est venue, il l’ont mis 24 heures en garde à vue. Il leur a dit j’ai rien fait, c’est ma femme qui est folle, j’ai dit je suis folle d’accord, je vais voir le psychiatre si vous voulez, mais je veux protéger mes enfants. Mon garçon a enfin ouvert la bouche, il a dit, maman depuis que tu es avec nous, papa, il le fait plus, il nous fait plus ça, il nous touche plus ma petite sœur et moi. Je lui ai dit, il faut parler, dis le ce qu’il t’a fait, dis le à l’école, à la maîtresse. 

Madame, si vous saviez comme ça fait du bien de vous dire tout cela. C’est comme un film, les choses qu’on voit à la télé, on croit pas que c’est vrai.

Et puis c’est vrai. Ca vous arrive.

Je vais partir, n’importe où, pour mes enfants, je cherche un appartement, je gagne pas beaucoup, à la caisse à X, 800 euros, regardez ma main, j’ai été opérée, le carpien, c’est les caisses qui font ça, mais je ferai une double journée, c’est pas un problème, mon cousin a trouvé un appartement à 800 euros,

j’ai ….. j’arriverai, j’arriverai….. »

Mona éclate en sanglots.